Pétillante et sentant bon les années 60, « Le Dindon » de Jalil Lespert est une très sympathique comédie française. Adaptée de la pièce de théâtre homonyme de Georges Feydeau, les idées de base comme la tromperie, sont employées à bon escient et font rire.
Pour une raison lui échappant, Victoire se sent suivie par un inconnu. À tel point que cet homme se retrouve chez elle ! D’abord choquée, elle finira par apprendre son nom, soit Monsieur de Pontagnac. Il lui explique qu’il est follement tombé amoureux d’elle. Mais alors qu’il est si sûr de lui, son charme vacille au moment où Victoire lui annonce qu’elle est mariée à Vatelin… Un ami relativement proche de Monsieur de Pontagnac. Faisant fi de la honte de ce dernier, Victoire va chercher son époux et lui annonça la tentative de séduction. Pensant mettre en colère les 2 hommes, Victoire passa cette fois-ci à une défaite. Et l’affaire se compliqua davantage quand Rediop et Suzy arrivèrent dans le somptueux appartement avec des intentions bien précises…
Écrit en 1896 en 3 actes par Georges Feydeau, « Le Dindon » n’est de loin pas celui de la farce. Si à l’époque la pièce eue relativement du succès auprès du public, il semble que les décennies passant, elle s’oubliât. Car malgré la transposition du début des années 50, avec notamment un certain Louis de Funès dans un petit rôle et quelques adaptations éparses, « Le Dindon » n’eut pas forcément de succès intergénérationnel. Mais cela importa peu au réalisateur français Jalil Lespert qui décida d’actualiser davantage la pièce de théâtre.
Au niveau de l’époque avant tout. Car les costumes, coutumes décors, et même les dialogues ont été adapté à la décennie relative, soit les années 60. Un travail minutieusement préparé grâce à l’équipe technique, allant des coiffeurs-euses aux décorateurs-trices. Toutefois, une réécriture du « Dindon » dû aussi se faire. En effet, un peu plus d’1 siècle s’est écoulé depuis la version originale et certaines mœurs et habitudes ont changé et évolué. Ainsi, le metteur en scène Jalil Lespert avait à la base, demandé conseils auprès du comédien Guillaume Gallienne (« Cézanne et moi ») par rapport au film. Au final, ce dernier endossa un des rôles principaux de la fiction.
Si la période choisie sent bon les années 60, entre autres grâce aux couleurs chaudes employées, les sujets du « Dindon » ont un fond plus sérieux. Car s’ils sont utilisés avec légèreté, le respect de son-sa conjoint-e a également beaucoup d’importance. En effet, la tromperie en couple demeure encore trop actuelle, et ce, tant du côté des hommes que des femmes. Certes, le divorce n’existait pas à l’époque de l’auteur (ou en tout cas pas comme au 21ème siècle). Néanmoins, les coucheries se pratiquaient déjà et la pièce de théâtre dudit écrivain l’explique très bien. Il semblerait d’ailleurs, ainsi que d’autres ouvrages littéraires de Georges Feydeau, qu’il s’était basé sur son propre vécu pour écrire la majorité de ses histoires.
Évidemment, « Le Dindon » n’aurait pas son humour sans le très bon casting choisi. Si Dany Boon (« Raid Dingue ») demeure fidèle à lui-même, ses collègues à l’exemple d’Alice Pol (« Les Vieux Fourneaux ») ou d’Ahmed Sylla (« Inséparables »), s’avèrent être un peu plus efficaces. Grâce notamment au caractère souvent fort de leur personnage, mais aussi pour leurs audaces commises.
En fin de compte, « Le Dindon » est une bonne transposition cinématographique française. Toutefois, elle risque de ne pas rester autant inoubliable que certaines autres adaptations à l’exemple du « Prénom » ou du « Diner de cons ». Néanmoins, la toute 1ère incursion du metteur en scène Jalil Lespert (« Iris ») dans la comédie, se fera remarquer et permettra de se détendre.
S’adressant d’ailleurs à un large public, même si les enfants peineront davantage à comprendre l’histoire, « Le Dindon » amène une conclusion plus intéressante et noble qu’il ne paraît.
Le Dindon
FR – 2018
Durée: 1h25 min
Comédie
Réalisateur: Jalil Lespert
Avec: Dany Boon, Guillaume Gallienne, Holt McCallany, Alice Pol, Ahmed Sylla, Laure Calamy
Pathé Films