Se plonger dans la lecture de cet essai de Lydie Decobert, c’est accepter de (re)devenir la cible des flèches décrochées par un Alfred Hitchcock malicieux, ingénieux et inspiré ! Il faudra aussi accepter l’insoutenable envie de revoir chacun de ses films, à mesure que les pages se tournent et que les titres sont cités par l’auteure.
Prenant l’arc comme métaphore, respectivement les nombreuses flèches tirées par le cinéaste en direction de ses personnages et des spectateurs, Lydie Decobert analyse l’œuvre du maître de manière tout à fait originale et ludique. Le grand Hitch a bien sûr plus d’une corde à son arc, comme celle de la « corde poétique », avec laquelle il transforme une multitude d’objets ordinaires de la vie quotidienne en véritable déclencheurs, dont leur mise en scène décide généralement du sort de ses personnages et souvent présentés aux spectateurs déjà lors des premiers plans. L’enjoliveur de « Blackmail », les clefs et le ciseau de « Dial M for murder », le briquet de « L’inconnu du Nord-Express », le sac à main de « Marnie », le verre de lait lumineux de « Soupçons », etc.
Un livre captivant à laisser pas trop loin de sa collection de films d’Hitchcock, dans lequel on aura toujours autant de plaisir de se (re)plonger.
L’arc d’Alfred Hitchcock
Un jeu de cordes, poétique de l’objet
Lydie Decobert / L’Harmattan