Un biopic académique sur l’auteur du Hobbit et du Seigneur des Anneaux
« Tolkien » explore la jeunesse et les années d’apprentissage du célèbre auteur. Orphelin, il trouve l’amitié, l’amour et l’inspiration au sein d’un groupe de camarades de son école. Mais la Première Guerre Mondiale éclate et menace de détruire cette « communauté ». Ce sont toutes ces expériences qui vont inspirer Tolkien dans l’écriture de ses romans de la Terre du Milieu. L’entreprise n’a rien de simple. Comment représenter Tolkien, ce créateur de mondes et de langues, amoureux des mots, visionnaire qui transforma à jamais le paysage de la littérature d’aventures ?
De son enfance avec son frère et sa mère malade, à Sarehole, en Angleterre, aussi verdoyant que la Comté, à l’industrielle Birmingham en orphelinat, noir charbonneux et rouge liquide, de celui des forges renvoyant aux machineries creusant la terre d’Isengard et à la Montagne du Destin, en passant par les tranchées et le No Man’s Land de la Première Guerre Mondiale de 14-18 comme décalque visuel des terres désolées du Mordor, « Tolkien » est assurément un petit voyage dans les inspirations d’un cerveau génial et parfois tourmenté.
Ses amis d’enfance et compagnons d’études à la King Edward’s School tout d’abord, avec lesquels il forme une société secrète, le Tea Club and Barrovian Society, du nom du salon de thé le Barrow’s, dans lequel ils se retrouvent souvent. Une « communauté » qui reste soudée à Oxford et pendant la Guerre, qui fait parcourir à Tolkien de long en large le No Man’s Land pour retrouver Geoffrey Smith avec qui il se sent encore plus lié, tels Sam et Frodon en plein Mordor.
Et puis Edith Ann Bratt, qu’il rencontre tout jeune à la pension qui l’héberge, avec lequel il se sent tout de suite étroitement lié d’un amour naissant qu’il leur semble impossible d’assouvir puisque le tuteur de Tolkien, le père Francis Morgan, la juge responsable de ses piètres résultats en classe et fait tout pour l’éloigner d’elle. Belle et diaphane à ses yeux comme une elfe, c’est en germe l’histoire d’Aragorn et d’Arwen.
Le film nous indique bien les correspondances entre la vie de Tolkien et son œuvre. Malheureusement, ce qui devait être complexe et inspirant ne ressemble finalement qu’à un divertissement comme les autres, ni bon, ni mauvais. On suit tout de même les 1h52 que dure le film avec un certain intérêt. La magnifique musique (composée par l’excellent Thomas Newman) qui accompagne le long-métrage, et qui n’est pas sans rappeler la partition du film « Les Sentiers de la Perdition » (2002) de Sam Mendes, n’est pas anodine à l’intérêt porté à ce long-métrage. La photographie n’est pas en reste et on ne peut qu’admirer le travail accompli par Lasse Frank.
Après avoir vu « Tolkien », vous aurez certainement envie de voir ou de revoir les 6 films de Peter Jackson.
Tolkien
Grande-Bretagne – 2019 – 1h52 – Biopic, Drame
Réalisateur : Dome Karukoski
Acteurs : Nicholas Hoult, Lily Collins & Colm Meaney
20th Century Fox
19.06.2019 au cinéma