Au sommet de ce film, une réunion de personnages interprétés par un excellent casting. Si James McAvoy continue à bluffer tout le monde grâce à son jeu d’acteur, certaines parties de l’intrigue sont confuses. « Glass » en définitive, ne glace pas tant le sang que prévu.
Kevin Crumb a beau avoir vu sa proie lui échapper, il ne renonce pas pour autant à en kidnapper d’autres afin de nourrir La Bête. Pourtant et à son insu tout d’abord, il va se faire à son tour, traquer par David Dunn, l’homme incassable. Malgré les 24 personnalités habitant Kevin et la force surhumaine de David, en plein affrontement, les 2 hommes se font arrêter et internés par les autorités policières. Placés dans un asile à priori anodin, il va s’avérer que ce lieu emprisonne également Elijah Price, soit l’homme au os exceptionnellement fragiles. Dans cet endroit confiné, un combat entre différentes forces aura lieu et ce n’est pas forcément celle-s supposée-s qui vaincra…
S’il existe bien un réalisateur indo-américain avec un parcours en dents de scie par rapport à ses œuvres cinématographiques, c’est M. Night Shyamalan (de son vrai nom Manoj Nellyatu Shyamalan). Couronné de succès grâce à « Sixième Sens » ou plus récemment Split, il a également traversé plusieurs échecs comme « Le Dernier maître de l’air » et « La Jeune fille de l’eau ». Cependant, avec sa trilogie commencée en l’an 2000 et se finissant cette année, il était fort à parier que « Glass » soit autant réussi et angoissant que ses 2 opus précédents, soit « Incassable » et « Split« . Malheureusement, il n’en est rien pour différentes raisons.
Avant tout, à cause du rythme et des atmosphères scénarisés. Si ces derniers avaient été (re) créés intelligemment et avec une certaine originalité au sein des volets antérieurs, le contenu de « Glass » donne trop souvent l’impression au public, d’être immergé dans un énième comics à l’exemple de « Batman« . Donc, cette sorte d’indépendance scénaristique et visuelle, s’efface. Le manque de qualité du récent long-métrage est peut-être aussi en rapport avec les lieux de tournages qui créent un sentiment de déjà-vu très récurrent, notamment au travers d’un ancien asile à Philadelphie employé à cet escient.
Si les effets numériques, l’angoissante musique de West Dylan Thordson (« Joy »), l’alléchant casting et l’intrigue , donnent envie de découvrir cette réalisation, son intellectualisation fera certainement, vite déchanter une partie des spectateurs-trices. Certes et fort heureusement, James McAvoy (Atomic Blonde) relève quelque peu l’ambiance de « Glass » grâce à ses brillantes interprétations de ses nombreuses personnalités. En fait, il surpasse même Bruce Willis (Death Wish) et Samuel L. Jackson (Hitman & Bodyguard). Mais, si ce principe ne dérange nullement, la performance d’Anya Taylor-Joy (The Visit) se retrouve beaucoup trop effacée et devient secondaire par rapport à son rôle capital dans « Split« . Le public pourrait carrément se demander les raisons de sa présence.
Malgré tout, revoir ces personnages (ou les découvrir selon les générations) plusieurs années après, permet de mieux comprendre qui ils sont ainsi que leurs motivations. Mais surtout, l’histoire amène une question cruciale auprès des spectateurs-trices : les protagonistes, ont-ils vraiment leurs aptitudes si particulières ?
Pour avoir la réponse, tant d’autres et s’en poser de nouvelles, le meilleur moyen reste d’aller voir « Glass » dans les salles obscures et de l’apprécier à sa juste valeur.
Glass
USA – 2019 – Action/Thriller
Réalisateur: M. Night Shyamalan
Acteur: James McAvoy, Bruce Willis, Samuel L. Jackson
Universal Pictures
16.01.2019 au cinéma