La fin du festival Lumière est malheureusement arrivée. Cette semaine fut l’occasion pour Daily Movies de vous transmettre les points forts de ce rendez-vous mondial du cinéma de patrimoine.
La ville du Cinématographe a une nouvelle fois su rendre hommage aux œuvres contemporaines comme aux œuvres du passés, aux prestigieux invités comme aux amoureux du cinéma, à ceux qui permettent ce festival comme à ceux qui le développent. Pour conclure sur cette semaine intense en émotions, nous vous proposons les extraits des avis de quelques personnalités du cinéma au sujet de cet incontournable rendez-vous.
Un regard vers le passé
Cette volonté d’affirmer une mémoire cinématographique, et d’actualiser les films du passé par des projections inédites, est une véritable marque d’amour et de passion. Laurent Gerra trouve « magnifique de pouvoir admirer des films restaurés en noir et blanc ». Celui qui se dit être « heureux d’être présent chaque année » partage la pensée et les sentiments du chef-opérateur français Pierre-William Glenn que nous retrouvons tous les ans derrière la caméra pour filmer la fameuse séquence de « La sortie de l’usine Lumière »: « Il y a des personnes qui viennent découvrir des films d’Henri Decoin… C’est formidable ! C’est sans doute le festival le plus cinéphile que je connaisse. Je dois même dire que c’est un festival d’érudits ! La découverte de pans du cinéma, qui nous sont parfois inconnus, est unique au monde. » Cette unicité fait la force de cet évènement annuel qui arrive à rassembler et à combler de plus en plus de monde. Un sempiternel retour en arrière pour affirmer que le cinéma du présent est intimement lié à celui du passé. « Les films ne cessent jamais d’avoir une certaine actualité » pour Thierry Frémaux. Une nécessité aux allures de devoir de mémoire, mais qui pourtant dépasse le simple hommage pour accroître l’apprentissage, l’élargissement de la culture, la redécouverte des classiques et la sensibilité à l’histoire du cinéma.
Un festival convivial
L’intimité des échanges entre ces différentes sphères (les festivaliers, les cinéphiles et les personnalités du cinéma), l’absence de compétition ou d’élévation ostentatoire et la part pédagogique qui accompagne chaque séance font l’unanimité chez les nombreux participants du festival. Claire Denis, réalisatrice et scénariste française, était présente pour la première fois. Elle exprime son sentiment à l’égard de cette absence de compétition : « J’avais peur d’être pris dans quelque chose de fort et de trop puissant. Finalement, il y a une énorme liberté. Il n’y a aucune contrainte. C’est très joyeux. C’est comme si tous les films étaient à disposition. Je n’ai jamais ressenti autant de liberté de mouvement dans un festival ». Une liberté de mouvement et de rencontre qu’apprécie particulièrement l’actrice française Marina Foïs, présente à chaque édition : « C’est l’un des meilleurs « festivaux » du monde ! Oui oui, ça se conjugue ! Il est très singulier, car c’est un festival de patrimoine. Les gens ne sont donc pas en compétition. Il y a une espèce de brassage international de personnes très détendues qui viennent voir des films de cinéma qu’on ne voit peut-être plus que sur nos ordinateurs. Il y a quelque chose de magique, solennel, mais festif. J’adore ça ! ». Des moments d’intimités que tout le monde partage ensemble dans une salle de cinéma, au village lumière ou lors des grands évènements. D’ailleurs, des grands évènements pas si « grands » que cela. Il y a toujours une proximité, une modestie et une reconnaissance entre les festivaliers, les organisateurs et les personnalités du cinéma. Ajoutons que le prix Lumière est un remerciement pour l’ensemble d’une carrière et pour une contribution à l’histoire du cinéma. Pas de compétition.
La 10e édition
Le festival Lumière 2018 a été rempli de surprises et d’évènements uniques. Entre le projet utopique d’une cité du cinéma, l’annonce de Claude Lellouch à propos d’une suite à l’Itinéraire d’un enfant gâté, l’avant-première du nouveau Godard, le documentaire de Peter Bogdanovich sur Buster Keaton, les grandes séances, la venue du pionnier des effets spéciaux, Douglas Trumbull, les cours de Michel Ciment, les nombreuses Master class et la venue de la rayonnante et sublime Jane Fonda ont été un « régal ». Max Lefrancq-Lumière, petit-fils de Louis Lumière, l’un des inventeurs du cinématographe, a particulièrement aimé cette édition : « Je crois que Thierry Frémaux a eu une réussite tout à fait exceptionnelle. La soirée d’ouverture et la remise du prix Lumière ont été tout simplement remarquables. Pour ce dixième anniversaire, il a vraiment fait très fort ! ». Un avis que partage l’ensemble des invités et des festivaliers de 2018. Philippe le Guay qui « adore ce festival » gardera comme son « meilleur souvenir » la présence de Jane Fonda. Une édition que nous garderons tous en mémoire, et qui nous donne déjà envie d’être l’année prochaine.
Tout simplement, comme le dit haut et fort Vincent Lindon, le Festival Lumière : « C’est le plus beau et le plus fantastique festival au monde ».