En 2015, la chaîne française cryptée proposa une soirée privée afin de faire découvrir leur toute nouvelle série basée sur le Roi Louis XIV et sa cour. 3 ans après, le groupe réitéra une telle rencontre également très agréable.
Le nouvel évènement se déroula uniquement au Pathé Flon à Lausanne. Après m’être annoncé et dégusté quelques mignardises proposées, je suivis la plupart des convives pour m’installer confortablement dans une des salles du multiplexe.
Les quelques mots d’un des responsables (pure hypothèse de ma part) échangés, précisant notamment que l’entier de la nouvelle saison de « Versailles » débutera le 23 avril sur « Canal + », la série commença avec un résumé sur les 2 premières saisons. À savoir que Guillaume d’Orange est écrasé par les troupes du Rois Louis XIV et que les projets infâmes d’empoisonnement à la cour ont cessé suite aux arrestations des nobles concernés. Évidemment, tous ces faits sont entourés de manigances, fausses rumeurs et tentatives de corruption au sein du Palais de Versailles.
Difficile pour moi de définir si le ton emprunté pour les 2 premiers épisodes seront les mêmes par la suite. Toujours est-il que ceux-ci sont beaucoup plus sombres que les précédentes saisons. Les personnages principaux et secondaires paraissent également tourmentés, méfiants voire méprisants quant à leur prochain. Selon les vécus d’une partie d’entre eux, ces réactions émotionnelles sont tout à fait compréhensibles. Sans trop en dévoiler quant aux intrigues, j’ai apprécié la subtile entrée en matière relative au frère du roi « Philippe » quant à son investigation. Ses recherches le mèneront d’ailleurs à un étrange masque… D’autres faits importants sont bien mis en scène, à l’exemple de l’arrivée de l’éclairage à la bougie ou encore ce qu’une rumeur peut causer comme dégradations.
Mais « Versailles » n’est pas qu’une reconstitution partielle d’un pan important de l’histoire française. La série représente également un projet intense et pharaonique qui débuta en 2005. À l’époque, 2 anciens producteurs et scénaristes de la série « Mad Men » s’investirent dans cette nouvelle création, très coûteuse lors du budget à allouer (plus de 25 millions d’Euros). Depuis, les scénaristes ont à nouveau changé et c’est notamment le neveu d’Helen Mirren (« L’Echappée belle »), Simon Mirren, qui participe activement à l’écriture et aux mésaventures du Roi Louis XIV.
Au niveau du casting, Georges Blagden (« Vikings ») qui joue le roi est plutôt bon dans son rôle. Mais celui qui marque réellement est le personnage de Bontemps, incarné par le méconnu Stuart Bowman. Son interprétation reste aisément en tête, car sa discrétion se mêle d’emblée à son professionnalisme et dévouement envers Louis XIV.
Historiquement, Alexandre Bontemps a effectivement été le meilleur et le plus apprécié des valets dudit roi. Il avait même bénéficié d’appartements privés et a toujours su être très discret, excellent confident et exécuteur selon les tâches auxquelles il était affecté. Bien, d’autres éléments sont respectés et honorés entre la fiction et la réalité, à l’exemple des costumes. Par contre et afin d’éviter toute illusion, la plupart des scènes n’ont pas été tournées à Versailles. L’équipe s’est, en effet, dirigée vers différents châteaux, comme celui de Fontainebleau.
Presque tous les épisodes des 3 saisons proviennent de l’imagination des scénaristes, certain-e-s historiens-iennes le décrient, d’autres souhaitent simplement rendre attentif le public sur cet élément. Mais toutes et tous se rejoignent en espérant que les spectateurs-trices seront davantage plus curieux quant à cette époque. Toujours est-il que le choix de « Canal + » de porter « Versailles » à la télévision est une excellente initiative permettant ainsi de revenir sur un passé inexploré jusqu’alors de cette manière.
Il est juste regrettable que la série s’arrête déjà, mais elle restera certainement marquante pour le groupe télévisuel, son public et les personnes suivant ce type de séries. « Versailles » n’est pas celle qui demeurera la plus surprenante dans le genre, mais le soin particulier apporté aux reconstitutions (dialogues, lieux, costumes, etc.) fait qu’elle sera toujours efficace, originale et captivante.