Dans la belle lignée de « Nos étoiles contraires », « Wonder » est touchant et empli de bons sentiments. Même si la vie n’est pas tendre avec le jeune héros, il montre clairement qu’il peut en profiter et avancer. Il est juste regrettable que la trame soit un peu trop mielleuse et simpliste.
August Pullman est un survivant. Né avec une malformation au niveau du visage, il a survécu à toutes les opérations subies durant son jeune âge. Eduqué par sa famille aimante et bienveillante, il devra toutefois affronter un nouveau changement dans sa vie : l’école primaire. Et ce ne sera pas de tout repos pour le jeune héros passionné par l’espace. En effet, dès ses premiers instants sur place, il dut trouver rapidement un moyen pour se protéger des railleries de ses camarades. Mais avec August, tout est possible et son courage pourrait bien le sauver de ces malversations.
Dès les premières minutes du long-métrage, le comédien canadien Jacob Tremblay exprime une performance audacieuse et brillante. Sa récente carrière, il débuta en 2013 notamment avec son doublage pour « Les Schtroumpfs 2 », lui permit de se faire connaître du grand public avec l’incroyable et intense « Room ». Qui plus est, il définit ses choix avec méticulosité. Car entre ses récents tournages, plus le remake de « Predator » prévu pour 2018, Jacob Tremblay s’investit avec une certaine sensibilité et réflexion, alternant ainsi les grosses productions et les œuvres cinématographiques plus intimistes. Mais il n’est pas le seul à soutenir formidablement « Wonder ». Ses jeunes collègues comme Noah Jupe (« Bienvenue à Suburbicon ») marquent d’emblée ce film et il est à espérer que chacun-e d’entre eux-elles aient une belle et longue carrière dans le 7ème Art.
Wonder est basé sur le roman de l’écrivaine Raquel Jaramillo Palacio. Sorti en 2013, l’éponyme connu un succès fulgurant avec plus de 5 millions d’exemplaires vendus. L’écriture de son histoire n’est du reste pas anodine puisqu’elle s’est inspirée de son propre vécu. Se promenant dans la rue, son regard dévia vers un enfant atteint de la même malformation crânio-faciale qu’elle relata dans « Wonder » : le syndrome de Treacher-Collins. Eprouvant un fort sentiment de honte pour avoir fait ce geste, lui paraissant déplacé quelques secondes plus tard, elle décida de se renseigner un maximum quant à cette maladie afin d’écrire un livre. Pour ce faire, elle consulta plusieurs livres médicaux, mais surtout recueilli différents témoignages de familles dont les enfants sont directement concernés.
Car cette maladie, très lourde et pénalisante à porter pour les personnes les plus atteintes, est liée à la mutation d’un seul gène pouvant donc engendrer ces malformations faciales. Les constats de souffrance varient énormément selon les porteurs de cette infection. Certains peuvent très bien ne jamais le réaliser, ou d’autres au contraire subir de multiples opérations sur leur visage dans l’espoir de le réparer chirurgicalement.
Mais au-delà de ces aspects pénibles à gérer, « Wonder » retrace surtout le courage hors du commun d’un petit garçon. Bien entouré par sa famille, August Pullman saura non seulement se faire des ami-e-s, mais aussi prouver ses valeurs et son savoir dans une matière scolaire qu’il maîtrise particulièrement.
« Wonder » est un long-métrage bien évidemment attendrissant, parfois drôle et surtout teinté comme un « feel good movies », soit une réalisation permettant de se sentir bien à la fin de l’histoire. Qui plus est, de sympathiques furtives apparitions ponctuent bien la trame. Le seul souci à relever par rapport à la mise en scène, est le côté un peu trop mièvre. Il aurait été, en effet, aussi intéressant de déceler les difficultés éprouvées lors d’opérations chirurgicales, ou s’intéresser davantage aux personnages plus désagréables en expliquant les raisons. Peut-être est-ce le cas dans le livre, mais à jour aucune comparaison n’est possible puisque ce dernier n’a pas été lu par le rédacteur de cette critique.
Quelques mois après « La Belle et la Bête », réalisé par le même cinéaste qu’est Stephen Chbosky, « Wonder » est plus intimiste et émouvant que la précédente production de la major aux grandes oreilles. Les plus jeunes ne comprendront pas forcément l’idée de la maladie dans « Wonder », d’où le fait nécessaire que les parents soient présents pour leur donner des explications plus facilement. Car le long-métrage ne permet pas seulement de mieux comprendre ce qu’est ce syndrome, mais aussi de savoir comment mieux le gérer en se sentant entouré de sa famille et d’ami-e-s proches.
Wonder
EU – 2016 – 104 Min. – Drama
Réalisateur: Stephen Chbosky
Acteur: Julia Roberts, Jacob Tremblay, Owen Wilson…
Impuls
20.12.2017 au cinéma