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samedi, décembre 21, 2024
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LUFF 2017 : une dernière soirée « online » et dans les années 50.

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Voilà, cette 16ème édition prend également fin avec ses nominations, prix, appréciations du public ainsi que les fameuses pizzas du food truck situé juste devant les entrées du casino de Montbenon. C’est donc ainsi que le LUFF de Lausanne se termine et qu’on peut constater qu’il est toujours agréable d’aller dénicher les petites pépites oubliées ou inédites.

Like Me de Robert Mockler
Après avoir posté une vidéo dans laquelle elle humilie un employé d’une station-service, Kiya devient le nouveau phénomène des réseaux sociaux. Lorsque l’authenticité de sa démarche est remise en cause par un autre Internaute, elle décide d’enlever un homme avec l’intention claire de le torturer à la vue de tous. Jusqu’où pourra-t-elle aller ? Et si ce dernier était encore plus fou qu’elle, que se passerait-il ?

Pour sa toute première réalisation, Robert Mockler marque plutôt bien son coup. Assumant pleinement sa vie passée chez ses parents à tenter des petits boulots, à se faire connaître sur Internet et finalement à démarrer une carrière comme réalisateur.

Il s’avère qu’il a eu fin nez en développant le côté néfaste de la toile, entre autres avec « Youtube ». Car il dresse un portrait plutôt fascinant d’une génération qui se cherche beaucoup. Et surtout qui songe qu’en cliquant simplement, tout peut changer. Qu’avec un simple « J’aime » et le nombre de vues, la vie de la personne va évoluer d’emblée positivement. Mais l’ego est toujours présent et à l’exemple de « Like Me », il peut fortement influencer certaines actions.

Face caméra, le public pourra découvrir (ou retrouver) la jeune Addison Timlin. Plutôt méconnue en Europe, elle est pourtant passablement active sur les tournages depuis ses débuts en 2005. Elle a notamment côtoyé Zac Efron (« Baywatch ») ou Martin Freeman (« Captain America : Civil War »). Mais le faciès parfait pour ce genre de long-métrage est celle de Larry Fassenden qui ressemble étrangement à Jack Nicholson (« Vol au-dessus d’un nid de coucou ») à tel point qu’il aurait pu être sa doublure selon certains films. Lui aussi est plutôt un acteur anonyme sur le vieux continent. Toujours est-il que son travail est intense et foisonne. Producteur, réalisateur, à l’équipe technique et comédien, Larry Fassenden collabore souvent au sein de petites productions horrifiques ou proches. En Suisse, les spectateurs ont pu le voir dans « You’re Next » au Neuchâtel International Fantastic Film Festival en 2013.

« Like Me » n’est pas un film d’horreur ou fantastique, mais une œuvre qui relate les capacités de l’être humain. Les effets d’hémoglobine sont soignés, les images aussi et le jeu des acteurs minutieux. « Like Me » se savoure pour son penchant réaliste et attirera certainement les personnes curieuses de savoir pourquoi il est malsain d’humilier quelqu’un publiquement.

Macon County Lyne de Richard Compton
Deux jeunes chapardeurs traversent la Louisiane durant les années 70. Peu après avoir décidé de prendre une auto-stoppeuse, une bonne entente s’était établie entre eux, ils tombèrent en panne dans un lieu au fin fond dudit état. Entre l’attente de la réparation, la rencontre avec un shérif appréciant très peu ce trio et des attaques mystérieuses dans ce petit village, il est clair que tout peut arriver avec ce long-métrage.

Si un film à petit budget (environ 225’000 $) fut un véritable succès en 1974 (plus de 18’000’000 $) c’est bien « Macon County Line ». À l’époque, de nombreux long-métrages traitaient de faits divers réels, ou en se basant sur de tels évènements. D’autres, comme ladite réalisation, usèrent du fameux « se basant sur… » afin de mieux le rentabiliser. Et bien que cela fonctionna, plusieurs années après Richard Compton avoua que tout avait été inventé. Mais ce mensonge s’oublia très vite, car son histoire a été, et l’est toujours, bien modulée et filmée.

« Macon County Lane » n’a guère de réputation de nos jours. Pourtant ce « redneck » (représentant les stéréotypes des populations rurales blanches dans le sud profond des Etats-Unis), n’avait rien pour obtenir un si joli succès. Tout comme les autres œuvres du genre, à l’exemple de « Massacre à la tronçonneuse » sorti aussi en 1974. Mais la réalisation de Richard Compton sort du lot, car même si la majeure partie du récit est classique à présent, la fin en devient plus intense et surprenante.

Le cinéaste, décédé en 2007, a toujours été proactif. Il démarra sa carrière à la fin des années 60, tourna quelques films durant la décennie suivante, puis pour une raison inconnue décida de se consacrer uniquement aux tournages de séries télévisuelles. Il passa ainsi par la case « Star Trek » (1987) ou « Sliders, les mondes parallèles » qu’il scénarisa. Côté casting, peu des acteurs principaux décidèrent de continuer par la suite et la plupart sont à présent trépassé aussi.

« Macon County Lane » s’apprécie bien plus que sa suite faite en 1975 avec Nick Nolte. Parce que le premier opus crée une atmosphère intrigante et stressante, bien que ces émotions surviennent à la fin de l’histoire. Car le problème principal avec ce film, est que les 40 premières minutes sont longues, voire ennuyeuses en tout cas pour le public habitué à ce genre de réalisations. Certes, la tension se ressent dès les premiers instants où le trio est mis à l’épreuve, mais elle aurait pu être plus choquante et étirée. Par exemple, en développant davantage la hargne du shérif.

En fin de compte, les spectateurs seront principalement séduits au travers du plan final qui ajoute sans nul doute la dose de violence adaptée, la course-poursuite endiablée et explique avec justesse que tout le monde peut devenir un meurtrier en cas de coups durs.

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