Un film frais, riche d’action, personnages caricaturaux et MUSIQUE. Les éléments sont bien intégrés et le film ne se prend pas trop au sérieux, mais le lien strict avec certains moyens expressifs est parfois dangereux à l’expression même.
Le dernier effort de Edgar Wright est quelque chose de différent par rapport à ses films précédents. Après avoir terminé la ‘Trilogie du Cornetto’ avec « The World’s End » en 2013, le réalisateur se lance dans un film à haute adrénaline, mais qui ne présente pas une force comique mémorable, comme c’était le cas pour, par exemple, « Shaun of the Dead » ou « Scott Pilgrim vs. the World ».
En fait, lors du film, les éléments comiques n’ont pas la place pour émerger. L’enjeu central est et reste pour tout le film la relation musique-monde filmique. L’adrénaline du film et le contraste avec les moments plus calmes ou romantiques sont percevables dans le choix des chansons par le protagoniste qui, si vous ne le savez pas, écoute tout le temps la musique de ses IPod pour, si vous ne le savez pas, une raison précise que je ne vais pas spoiler ici.
Les poursuites en voiture sont nombreuses et très bien réalisées. Il y a bien sûr une multitude de plans courts, mais au cours du film, c’est possible de noter qu’ils sont présents aussi nombreux plans longs, ce qui ne se voit pas souvent dans cette typologie de film. Ils sont bien intégrés dans le continuum filmique et permettent au spectateur de s’immerger ultérieurement dans l’action. Un autre point intéressant et spécial, caractéristique de Wright, est la cruauté de certaines scènes (qui apparaissent surtout dans la deuxième moitié du film). En fait, comme dans ses précédentes œuvres, il ne semble pas trop se préoccuper de la violence qu’il montre à l’écran, en la rendant spectaculaire et en donnant ainsi un côté gore qui on n’est pas forcement habitué à voir dans les films d’action Hollywoodiens.
Si le choix de synchroniser plusieurs actions du monde filmique (fusillades, conduite de la voiture) à la musique diégétique est une mécanique « particulière » (bien qu’il s’agit de rien d’innovateur) qui crée une tension comique, elle devient au cours du film presque limitant l’expression du dynamisme et du rythme. Dans ses précédents films, cette technique était déjà utilisée, mais paradoxalement, même si moins précise et moins détaillée, elle fonctionnait mieux. L’utilisation redondante dans « Baby Driver » est peut-être une arme à double tranchant.
Un autre élément négatif est le récit, qui est, en enlevant les petits détails et les ornements (techniques de mixage, cruauté, esthétique des images), très banal.
Enfin, c’est possible de dire que le film reflète beaucoup à la technique centrale du film. Il s’agit d’un film sympa avec une technique sympa, qui va surement donner un coup d’air frais au genre d’action et pourquoi pas à l’été qui vient de commencer.
Baby Driver
GB – 2016 – Action, Policier
Réalisateur: Edgar Wright
Acteur: Ansel Elgort, Lily James, Jamie Foxx plus
SonyPictures
23.08.2017 au cinéma