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vendredi, décembre 27, 2024
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Kids in Love

Qu’est-ce que « Kids in Love », ce film qui a sauté la case des salles de cinéma suisses pour se retrouver directement dans celle de la VOD et du DVD ?

Un mélange maladroit entre un énième teen-movie dont la plupart des plans semblent sortis d’un clip pop bien kitsch aux accents on-ne-peut-plus romantiques et bohèmes ; un casting qui réunit une top modèle se lançant dans une carrière cinématographique et un jeune acteur principal manquant sacrément de charisme pour le rôle d’un adolescent en révolte ; une histoire d’amour dramatique à souhait et dont on devine rapidement les conclusions. C’est tout cela, pas beaucoup plus, et c’est fort dommage.

Chris Foggin reprend l’éternelle thématique du « teen-ager » qui, au cours d’un été, réfléchit à qui il est, à ce qu’il veut devenir, aux choix auxquels il est confronté, tout en réfutant l’autorité parentale et/ou scolaire et en se faisant de nouvelles connaissances à l’influence discutable, au grand dam d’un meilleur ami d’enfance pourtant raisonnable et attachant. Jack se retrouve à l’âge des grandes décisions et des relations amoureuses compliquées : une crise d’adolescence comme on en a déjà vu cent. Là où « Left Foot Right Foot » (Germinal Roaux, 2013), « Boyhood » (Richard Linklater, 2014) et, il y a quelques décennies, le classique « Rebel Without a Cause » (Nicholas Ray, 1955) avaient pourtant bien su saisir les nuances et les contradictions de cette période où tout change à une vitesse incontrôlable, on se retrouve avec « Kids in Love » face à un scénario insipide qui semble être l’adaptation d’un roman d’ado vendu à trop d’exemplaires, à une quantité surfaite de plans type « fête jusqu’au bout de la nuit » qui lassent très rapidement, à une esthétique du rayon de soleil qui vient aveugler le spectateur pendant un court instant, mais qui fait très été et « cool ». Bref, peu d’intérêt pour ce film qu’on aurait pu croire sorti tout droit des studios hollywoodiens, si l’accent des acteurs ne nous avait pas rappelé son origine britannique, sauf Alma Jodorowsky (Evelyn) qui nous offre une « french touch » dont on peine à voir l’utilité.

La fin du film est un des seuls éléments qui le repêche in extremis, avec un retournement de situation intéressant : Jack ne réussira pas à faire tomber sous son charme la belle Evelyn, continue de refuser le stage dans le cabinet d’avocat si cher au cœur de ses parents et se lance sur sa propre voie en envoyant les photos argentiques qu’il a prises pendant, ce été tumultueux à un magazine prestigieux ; le film se termine sur les lettres « Kids in Love » écrites en majuscules au marqueur noir sur l’enveloppe, titre de cette série d’instantanés dons, il semble se détacher une bonne fois pour toute, revenant ainsi à une certaine raison et poursuivant son vrai rêve initial, celui de devenir photographe. Une touche de poésie qui arrache le seul sourire de cette heure et demie qu’on aurait probablement dû investir ailleurs.

Kids in Love
De Chris Foggin
Avec Will Poulter, Alma Jodorowsky, Cara Delevingne
Disques Office

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