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mercredi, novembre 27, 2024
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« Et les mistrals gagnants » : une leçon de vie

Lauren von Beust
Lauren von Beust
Amoureux du film «American Gigolo», ses parents la prénomme en hommage à l'actrice américaine Lauren Hutton. Ainsi marquée dans le berceau, comment aurait-elle pu, en grandissant, rester indifférente au 7ème art ? S'enivrant des classiques comme des films d'auteur, cette inconditionnelle de Meryl Streep a prolongé sa culture en menant des études universitaires en théories et histoire du cinéma. Omniprésent dans sa vie, c'est encore et toujours le cinéma qui l'a guidée vers le journalisme, dont elle a fait son métier. Celle qui se rend dans les salles pour s'évader et prolonger ses rêves, ne passe pas un jour sans glisser une réplique de film dans les conversations. Une preuve indélébile de sa passion. Et à tous ceux qui n'épellent pas son prénom correctement ou qui le prononcent au masculin, la Vaudoise leur répond fièrement, non sans une pointe de revanche : «L-A-U-R-E-N, comme Lauren Bacall !». Ça fait classe !

Femme de lettres française, Anne-Dauphine Julliand révèle le quotidien hospitalier d’enfants atteints de maladies graves. Des bouts de chou qui marquent profondément par leur courage.


Cinq enfants, cinq destins marqués par la maladie. Ils ont tous entre six et neuf ans et malgré leur jeune âge, ces petits soldats font preuve d’un discernement épatant et d’un courage à chaque épreuve de leur quotidien.

Toujours à la poursuite du bonheur, Ambre, Camille, Charles, Imad et Tugdual sont dotés d’une insouciance et d’un optimisme propres à l’enfance. Ils luttent avec une énergie débordante et exemplaire face à la maladie. Leur quotidien diffère de celui que connaissent les autres enfants de leur âge et pourtant, selon Camille, « quand on est malade, ça n’empêche pas d’être heureux », « on vit avec », confie à son tour Ambre. Ces bouts de chou portent un regard sur la vie qui va bien au-delà de la conscience des adultes.

Après deux livres dans lesquels elle a raconté son expérience de vie familiale, confrontée à la maladie dégénérative que traversent deux de ses enfants, Anne-Dauphine Julliand fait don de son regard de mère à travers ce premier documentaire. Filmé avec beaucoup de pudeur et d’amour, « Et les mistrals gagnants » laisse exclusivement la parole aux enfants et rend un hommage poignant à sa fille Thaïs qui, atteinte de leucodystrophie métachromatique, a rejoint le ciel en 2007. Cette expérience éprouvante est au cœur de ce projet cinématographique extrêmement touchant, authentique et drôle aussi parfois, mais qui cache pourtant une douloureuse résonance. En février dernier, Anne-Dauphine Julliand a perdu sa deuxième fille, Azylis, atteinte de la même pathologie que sa sœur aînée.

Avec leur spontanéité et leur simplicité surprenante, ces enfants nous prennent par la main et nous guident sur leur chemin, celui de la vie. Capitaines de leur âme, ils ont mais de leur maladie une force. Incommensurable.

Et les Mistrals gagnants
FR – 2016 – 80 Min. – Documentary
Réalisateur: Anne-Dauphine Julliand
Pathé Films
03.05.2017 au cinéma

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