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vendredi, décembre 27, 2024
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« The invisible city Kakuma » : un chez soi au milieu de nulle part

Au milieu du désert de Turkana au Kenya, se trouve Kakuma le plus grand camp de réfugiés au monde. Parmi les nombreux nouveaux arrivants, beaucoup d’enfants sans leurs parents. Contre toute attente, plutôt que se lamenter sur leur sort, ces gamins font au mieux pour se reconstruire en profitant des faibles opportunités offertes mais sans jamais abandonner l’espoir d’une vie meilleure.



Le réalisateur Lieven Courthouts, à qui on doit déjà deux documentaires lorsqu’il a vécu durant 10 ans en Ethiopie, à propos d’enfants et leurs combats pour trouver leur voie dans la vie (My future et Little Heaven), poursuit son chemin en passant cette fois 4 ans au sein de ce camp, un des endroits les plus durs au monde, et en filmant le quotidien de Nyakong, jeune fille de 8 ans qui attend le retour de sa mère du Sudan du Sud et qui profite pour s’instruire dans l’école du camp et le quotidien de Claude et Khadijo qui essaient de s’en sortir et à rêver d’une vie loin de ce camp qui sait peut-être en Europe ou en Australie ?

Au travers de ce document le réalisateur belge veut non seulement montrer au monde cette crise énorme qui se joue dans la corne de l’Afrique mais aussi faire découvrir la volonté de ces adultes avant l’âge qui contre tout attente, ne baissent pas les bras et au contraire font preuve de beaucoup de courage et envisagent l’avenir de la meilleure des manières quand bien même les moyens à disposition sont limités. Si la ville invisible ne peut leur offrir de futur, ils veulent mettre toutes les chances de leur côté pour un jour s’en sortir.

Avec ce film, nous ne pouvons qu’’être sensibilisés à la dure et triste réalité à laquelle sont confrontés ces enfants et malgré les épreuves gardent le sourire, une foi en l’humanité que beaucoup d’entre nous n’ont pas et ce alors que nous avons des conditions de vie très largement au-dessus de la moyenne. Peut-être l’oublions-nous le plus souvent et en faisons une montagne de problèmes qui à côté de ceux de la cité invisible et ses habitants sont ridiculement mineurs. Kakuma, un remède contre la xénophobie ? Un début en tout cas et en tout cas un beau documentaire qui  nous rappelle qu’il existe un monde là-dehors et que tout le monde est très loin de naître égal à son voisin.

Un film intime sans être voyeur, un hommage sincère et touchant envers ces enfants et plus largement à cette population logée au milieu de nulle part, oubliée, invisible…mais qui est pourtant bien là. A noter aussi qu’en plus de cette mise en images, le réalisateur a développé une application pour que ces familles séparées par la force des choses puissent se retrouver au sein de l’immensité de ce camp.

Réalisateur: Lieven Courthouts

Projection dans le cadre du 15ème festival du film et forum international sur les droits humains, Genève 2017

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