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lundi, décembre 30, 2024
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« ROGUE ONE » : l’Art de combler les trous !

Claire Blanchard-Buffon
Claire Blanchard-Buffon
Cinéphile passionnée, écrivaine et musicienne depuis son enfance, elle offre son âme d’écorchée vive au besoin de l’art et de la transmission de ses émotions. Voter folie est-elle la même ?

Ce n’est de loin pas l’épisode le plus utile, ni le plus intéressant de la grande famille de « Star Wars ». Ce chapitre est clairement fait pour les fans qui trouveront le moyen de combler certaines lacunes entre la naissance de Dark Vador et l’espoir, pour les rebelles, de voir l’Empire déchoir.


Nous sommes toujours dans une galaxie fort fort lointaine, pendant que Luke s’apprête à quitter son oncle et sa tante en les laissant à leurs cultures et que les Jedis ont été destitués et se terrent aux quatre coins de l’univers, l’Empire construit une arme redoutable, la fameuse Etoile Noire ou Etoile de la Mort. Pourtant un espoir naît grâce à la traîtrise de Galen Erso, l’ingénieur responsable de la conception de la dite arme. Sa fille Jyn se donne comme quête de retrouver ce père à la loyauté vacillante sous couvert, pendant qu’on y est, d’aider la Rébellion. Les rebelles, toujours aussi organisés, ne tardent donc pas à courir après les fameux plans.

A se demander, si la volonté de Disney est de désacraliser le côté obscure impérial en y insérant un traître, issu de ses rangs. Un genre de prise de conscience du style « la terreur et la dictature c’est paaas bien ». A part la silhouette ébène de Vador, les brèves apparitions des deux droïdes les plus célèbres de la galaxie et des couettes nattées de Leia, les personnages de référence ne sont pas présents. Normal, entre ceux qui sont morts, ceux qui se cachent et ceux qui ignorent leur destinée, il ne reste que le commandant Akbar pour tenir la barre d’une rébellion qui avance et se construit difficilement autour de chimères. Quant au jeu des acteurs, il est à la hauteur de la qualité du film, un rien suppliant, avec un casting qui n’est pas super à l’aise dans ce décor. On découvre ainsi un Forest Whitaker mal dans sa peau et engoncé dans un costume sorti tout droit de « Dune » et un Mads Mikkelson perdu, en dehors de ces rôles habituels d’écorché vif des épreuves la vie, bien qu’il garde toutes les expressions déjà utilisées dans Michael Kohlaas.

Cependant, « Rogue One » reste un film de science-fiction attrayant avec des combats explosifs, une course contre la montre délicieusement captivante et un Jedi qui ne s’assume pas. Cela dit, dès que l’on a saisi où se situe cet épisode, le suspense diminue à vue d’œil. Malgré tout, vous passerez certainement un excellent moment dans cet univers vintage imaginé par Georges Lucas, bien qu’il ne soit pas présent pour la réalisation de cet opus… et ça se voit ! Le tout manque cruellement de fougue et de profondeur. Les adeptes de la première heure auront du mal à ressentir le même coup de foudre que sous la réalisation de Mr. Lucas. C’est donc un faux cadeau de Noël que nous offrent les studios de la secte adoratrice des rongeurs de petites tailles. Les plus exigeants devront trouver la Force de finir le film : « la fin justifie les moyens » est rarement aussi vrai qu’avec ce long métrage.

Rogue One: A Star Wars Story
De Gareth Edwards
Avec Felicity Jones, Mads Mikkelsen, Donnie Yen, Ben Mendelsohn, Alan Tudyk, Forest Whitaker
Walt Disney Pictures
Sortie le 14/12

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