« VUE SUR MER » : une fenêtre sur la souffrance

Dans les années 70, un couple américain d’une quarantaine d’années, en vacances sur la Côte d’Azur, pose ses valises un temps dans un petit hôtel cossu et isolé.

Les destins s’entremêlent, les vies se brisent et se construisent, les souffrances se jaugent en rythme d’un soleil de plomb et d’une mer parfaite et impassible. Les décors étouffants et la photographie, à couper le souffle, embarquent le public dans un univers étrangement familier sans ressembler à la réalité. Une claque à la troublante et authentique vie idéale, qui prend des rides aujourd’hui, fort heureusement. Ce long-métrage a ceci de concret qu’il nous permet de nous positionner devant nos propres objectifs. Pour en comprendre l’essence, il faut un passif à la hauteur de l’épreuve et pas forcément le même. Rien n’est laissé au hasard, tout est symbolique de la mélancolie. Un bijou sociologique de l’appréhension et de la gestion des émotions. Les personnages sont appelés à se dépasser et à apprivoiser leur intimité à travers celle des autres. Un cas d’école en psycho. A décortiquer dans le calme d’un soir pluvieux et un verre de vin à la main.