« Trumbo » : une vraie petite pépite

Dans les années trente, Dalton Trumbo est un scénariste et romancier célèbre. Il devient riche, très riche, mais n’est pas d’accord avec les méthodes de rémunération dans le monde du cinéma. Il devient donc communiste, ce qui va lui attirer des ennuis dès les années quarante.

En effet, le Congrès américain part du principe que le cinéma est l’art le plus influent jamais inventé, et qu’une menace de conspiration visant à corrompre les valeurs démocratiques est réelle. En septembre 1947, dix-neuf personnes de l’industrie du cinéma vont comparaître devant le Congrès, car elles sont soupçonnées de détenir des informations sur une menace communiste à Hollywood. Cette commission d’enquête est présidée par Ronald Reagan. La chasse aux sorcières a commencé, et une célèbre chroniqueuse, Hedda Hopper, dont les articles sont lus et écoutés par des millions de personnes, va influencer terriblement tous les industriels du cinéma pour qu’ils boycottent entièrement tous les auteurs et scénaristes communistes. C’est ainsi que Trumbo se retrouve emprisonné pour une année, et qu’à sa sortie, il ne trouve plus d’engagement. Ce sont les frères King qui vont lui permettre de rempiler, mais jamais sous son vrai nom. Il n’est pas étonnant que Bryan Cranston, dans le rôle de Trumbo, ait été nominé comme meilleur acteur aux Oscars et Golden Globe. On ne pouvait rêver mieux dans ce rôle. Diane Lane campe le rôle de Cléo, l’épouse aimante, compréhensive et unificatrice de la famille dans la tourmente. Magnifique. Le mauvais rôle de Hedda Hopper est joué par Helen Mirren, qui ne saurait faire mieux dans ce rôle de garce, capable de faire et défaire les réputations. Ce film nous permet réellement de découvrir ce qu’était l’industrie du cinéma à cette époque, et durant des décennies, des impératifs et des enjeux financiers. Les revers de fortune, l’hypocrisie, la corruption, les passe-droits, nous sont brillamment démontrés tout au long de ce chef d’œuvre. A voir absolument.