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mercredi, octobre 30, 2024
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Interview avec Frédéric Mermoud et Emmanuelle Devos pour « Moka »

Moka De Frédéric Mermoud

Munie de quelques affaires, d’un peu d’argent et d’une arme, Diane Kramer part à Evian. Elle n’a qu’une obsession : retrouver le conducteur de la Mercedes couleur moka qui a renversé son fils et bouleversé sa vie. Mais le chemin de la vérité est plus sinueux qu’il n’y paraît. Diane devra se confronter à une autre femme, attachante et mystérieuse…


Une belle et triste histoire du réalisateur romand Frédéric Mermoud que nous avons eu le plaisir d’interviewer en compagnie de l’actrice Emmanuelle Devos, quelques jours avant que le film « Moka » remporte le Variety Piazza Grande Award.

Frédéric Mermoud 69th Locarno Film Festival
Frédéric Mermoud 69th Locarno Film Festival

Comment qualifieriez-vous le genre cinématographique de Moka ?
Frédéric Mermoud : Je dirais que Moka est un polar intimiste… J’ai toujours essayé de faire un cinéma proche des personnages, de rendre compte de leur complexité à travers un moment clef de leur existence. Quant au polar, je pense qu’il permet de rendre le personnage actif.

Le film précédent, COMPLICE, mettait en parallèle deux histoires, avec pour protagonistes un couple d’adolescents et un duo de policiers. Ici, vous vous concentrez sur un personnage, celui interprété par Emmanuelle Devos…
Frédéric Mermoud : C’était l’intention de départ du film. Nous avions déjà travaillé avec Emmanuelle sur un court-métrage et un long-métrage, et je souhaitais refaire un film où elle serait de chaque plan.

Emmanuelle Devos : C’est très agréable d’être tout le temps sur le tournage. On est dans le même rythme que l’équipe. On avance tous ensemble. Le challenge était évidemment de faire preuve d’imagination pour varier mon jeu.

La vengeance, ça vous parle ?
Emmanuelle Devos : (Rires) La vengeance est un sentiment très pernicieux. J’ai pu être rancunière – pour nous tous, ça commence dès la cour d’école – mais assez rapidement, je me suis rendue compte que ça ne rapporte aucun soulagement. Au-delà du sentiment de vengeance, Diane veut rencontrer ceux qui ont bouleversé sa vie. Elle veut être reconnue dans sa souffrance, et la mission qu’elle se donne, de retrouver la personne qui a renversé et tué son fils, doit la ramener dans le monde des vivants.

Comment avez-vous découvert le roman de Tatiana de Rosnay ? A-t-elle vu le film ?
Frédéric Mermoud : Je suis tombé par hasard sur ce roman de Tatiana. L’idée de cette femme qui quitte tout pour se mettre en route et mener une quête m’a beaucoup plu. Ce n’est pas la première fois qu’un roman de Tatiana fait l’objet d’une adaptation. Elle était consciente que j’allais me l’approprier à ma manière, et je crois qu’elle a aimé le film en le voyant.

Moka De Frédéric Mermoud
Moka De Frédéric Mermoud

Qu’est-ce qui lie votre personnage et celui de Nathalie Baye?
Emmanuelle Devos : En jouant avec Nathalie, j’ai compris que Diane prend conscience de la vie compliquée que mène Marlène. Petit à petit, elle découvre à quel point les choses lui échappent, et, s’y retrouve comme dans un miroir.

Frédéric Mermoud : En effet, ces deux femmes sont dans un rapport de contraste très fort ; Diane est plus urbaine, sophistiquée. Marlène est plus provinciale. Diane est lunaire, hypnotique. Marlène est solaire, mais avec une pulsion de vie.

Peu à peu, Diane découvre, à son corps défendant, que cette femme qui était jusqu’alors une cible, a une vie de famille et que des liens souterrains peuvent se tisser. Ce qu’elle partage, c’est aussi une certaine pugnacité. Marlène dit même à Diane, que malgré ce qui les sépare, elle aurait certainement fait comme elle. Toutes deux ont le sentiment d’avoir perdu une part de leur enfant.

Moka De Frédéric Mermoud
Moka De Frédéric Mermoud

Le roman de Tatiana de Rosnay se déroule entre Paris et Biarritz. Pourquoi avoir relocalisé l’histoire ?
Frédéric Mermoud : J’ai choisi d’inscrire l’histoire dans une géographie que je connais. Les deux villes d’Evian et de Lausanne sont construites de manière Duel; un peu comme les deux personnages. Le lac et la montagne forment une sorte d’arène. J’aime également l’idée de présenter ces paysages de carte postale sous un autre jour, celui de l’étrangeté et du mystère peut-être.

La suite ?
Frédéric Mermoud : Avec Bande à part films, nous préparons un projet sur des faits divers.

Ça doit vous parler
Frédéric Mermoud : (Rires) Et, je travaille sur la deuxième saison d’Engrenage, une série pour Canal+.

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