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vendredi, décembre 27, 2024
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« Le Chasseur et la reine des glaces » : le conte est bon.

Le chasseur et la reine des glaces

Avec un univers bien travaillé, un visuel impeccable et un casting en béton, on arrive à prendre goût au long-métrage de Cédric Nicolas-Troyan malgré son intrigue cousue de fil blanc.


En 2012 avec « Blanche Neige et le chasseur », Rupert Sanders réinterprétait l’histoire de la princesse à la pomme empoisonnée. Il avait choisi d’injecter à son long-métrage une bonne dose de réalisme et de violence psychologique conformes au conte proposé par les Frères Grimm, et offrait des images d’un certain impact, grâce à l’interprétation d’un casting dévoué. Charlize Theron, dans le rôle de la reine Ravenna, détrônait tous les autres personnages avec son charisme aveuglant et élevait la définition de la malignité à un tout autre niveau. Blanche-Neige elle, par sa vie caractérisée par la souffrance et la solitude, faisait perdre à toute femme l’envie de devenir une princesse. Néanmoins, elle témoignait d’une force insoupçonnée et de qualités de leader, qui jusque-là, étaient inexistantes dans les autres adaptations du conte. Bien que le film soit doté de séquences d’action gratuites peu nécessaires, il y avait suffisamment d’éléments à apprécier dans cette version pour avoir l’impression de ne pas avoir perdu son temps à le visionner.

Le chasseur et la reine des glaces

Cette année, c’est au tour de Cédric Nicolas Troyan de tenter d’offrir une continuation satisfaisante à ce premier long-métrage et de mettre à jour le classique avec « Le chasseur et la reine des glaces ». Enfin « continuation » semble partiellement correct, puisque le film sert à la fois de prequel et de suite. Le public assiste non seulement aux événements précédant la naissance de Blanche-Neige, mais aussi à ce qui se passe après qu’elle ait vaincu la reine maléfique. Tout comme le premier chapitre, Troyan utilise le principe de vouloir raconter la vérité derrière le mythe au spectateur, pour lui faire découvrir les faits et tragédies permettant d’expliquer les comportements des personnages.

Le chasseur et la reine des glaces

En bref, de quoi parle cette nouvelle adaptation ? Celle-ci nous introduit un nouveau personnage, celui de Freya (Emily Blunt), la gentille sœur de Ravenna. Cependant, toute once de bonté et d’espoir en l’humanité disparaissent en elle, quand son bébé perd tragiquement la vie dans un incendie. Le cœur brisé, elle sombre dans une dépression profonde qui la transforme en une version non-édulcorée d’Elsa de « La reine des neiges ». Dotée des mêmes capacités, elle décide de bâtir son propre royaume où l’amour est banni (car il est synonyme de faiblesse), et de lever une armée de super-soldats formés dès leur enfance pour étendre son territoire. Parmi les recrues, on trouve bien sûr les jeunes Eric (Chris Hemsworth) et Sara (Jessica Chastain) qui finissent par tomber amoureux. Quelques années plus tard, pour accroître d’avantage son pouvoir, la Reine des Glaces décide de s’emparer du miroir magique laissé par sa sœur et qui est désormais entre les mains de Blanche-Neige.

Le chasseur et la reine des glaces

« Le chasseur et la reine des glaces » est tellement prévisible que le spectateur, habitué au genre, connaît la fin d’avance. C’est un film où quatre nains sont utilisés pour détendre l’atmosphère, car le réalisateur sait parfaitement que ces scènes servent à distraire le public et à compenser la narration dépourvue d’originalité. C’est un long-métrage qui essaie de remplir son quota de féminisme en y ajoutant des discours sur la force de l’amour et d’autres tels que « Ce n’est pas parce que tu as rempli ta mission que je dois t’aimer », un peu plus dénués de logique, puisque dans la séquence suivante, l’héroïne se jette dans les bras du beau mâle. Bien évidemment, lorsqu’on se lance dans la projection d’un film fantastique à gros budget, qui se trouve être en sus une adaptation d’un conte de fée, on s’engage à se retrouver face à tous ces éléments représentatifs du genre, à tous ces clichés inoffensifs. On sait aussi que ce deuxième épisode n’est qu’un exercice de marketing qui cherche à tirer profit du public en lui délivrant un prequel/sequel d’un film qui n’en avait pas vraiment besoin. Il faut donc cesser de s’étonner et avoir des attentes raisonnables et réalistes, parce que c’est seulement ainsi que l’on peut réellement évaluer ce nouvel opus de manière juste : pourquoi s’évertuer à aller voir un film si ce n’est que pour critiquer ces éléments qui sont aujourd’hui la pâte même du genre fantastique et relèvent presque du domaine des passages obligés ?

Le chasseur et la reine des glaces

Maintenant que nous avons vidé notre sac, on peut dire que grâce à un visuel sans défauts et un très bon casting, le film réussit à nous embarquer dans cette aventure fantastique. Le trio Blunt/Hemsworth/Chastain délivre une belle prestation et fait des efforts pour donner plus de poids à leurs dialogues. Emily Blunt parvient à rendre la transition entre une femme épanouie et une reine au cœur glacial mais soumise aux doutes, finalement cohérente. Chastain est également un personnage fort, bien que dénué de pouvoirs et possède une bonne alchimie avec Hemsworth. Bien que la romance entre Sara et Eric soit interrompue rapidement et que leurs scènes amoureuses soient brèves, elles restent crédibles aux yeux des spectateurs. Hemsworth a un rôle plus important dans ce film que le précédent et montre qu’il est toujours aussi à l’aise dans les scènes d’action, mais qu’il arrive également à jongler entre sérieux et humour sans problème, avec un charme naturel. Charlize Theron reprend les traits de la sorcière maléfique et, encore une fois, vole la vedette à l’écran avec ses coiffures et costumes impressionnants, son maquillage doré et sa démarche assurée.

Le chasseur et la reine des glaces

« Le chasseur et la reine des glaces » est donc un film fantastique parfaitement décent. Troyan, qui a de l’expérience dans le domaine des effets visuels, a repris l’univers du premier pour l’améliorer et nous divertit avec des scènes sympathiques de combat bien réalisées. On se prend au jeu, suffisamment pour qu’on fasse l’impasse sur tous les gros défauts de la narration et qu’on se laisse intéresser par l’histoire et le sort des personnages. Si vous avez 2 heures de temps libre, voulez voir un film léger avec un peu d’action, d’aventure, d’amour, des luttes entre gentils et méchants vêtus de jolis costumes et interprétés par des acteurs talentueux, vous savez quoi choisir !

Le chasseur et la reine des glaces

Le chasseur et la reine des glaces
De Cédric Nicolas-Troyan
Avec Chris Hemsworth, Jessica Chastain, Charlize Theron, Emily Blunt
Universal Pictures
Sortie le 20.04

 

 

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