Mais où est donc passé James Moriarty?
Cette ancienne série américaine revisite à sa manière les aventures du célèbre personnage de littérature. On est surpris de ne pas y trouver l’ennemi juré de Sherlock Holmes remplacé plus ou moins habilement par divers criminels et voleurs audacieux.
Produit en 1954 par Sheldon Reynolds, cette série américaine de 39 épisodes est l’un des premiers shows télévisés à proposer les aventures des personnages de Sherlock Holmes et du Docteur Watson, qui mis à part deux histoires, ne sont pas directement adaptées du roman de Conan Doyle.
Diffusée de 1954 à 1955 aux États-Unis, elle n’est apparue en Europe qu’à partir du 16 septembre 1960 (sur la RTF).
Après avoir couru le monde pendant des années, le Docteur Watson rentre en Angleterre. Cherchant un logement confortable à prix raisonnable, il fait la connaissance par hasard d’un gentleman un peu bizarre qui cherche une colocation. C’est ainsi que le duo célébrissime va se former. Ensemble, ils vont loger au 221b Baker Street et commencer à enquêter sur des affaires non-résolues. Doté d’un sens de l’observation exceptionnel et d’un esprit déductif hors du commun, Sherlock surprend constamment son nouvel ami par ses découvertes.
Cette série est très divertissante et passionnante, on prend plaisir à retrouver nos deux héros dans chacune de leurs enquêtes. Les scènes d’intérieur sont très bien filmées avec de nombreux gros plans sur la gestuelle et les tics des personnages. Les passages tournés en extérieur sont rares, mais de bonne qualité malgré des moyens limités. Les décors sont bien faits et les dialogues très recherchés.
Un point négatif pourtant, certains épisodes sont surjoués par des personnages trop théâtraux en particulier les russes, les américains et les artistes qui sont caricaturés à l’extrême. Ces imitations enfantines rabaissent le niveau de la série.
La bande originale du film est composée de mélodies de fond douces et discrètes durant la trame de l’histoire et lors des délibérations, mais elles deviennent stridentes et imposantes une fois le meurtrier confondu. C’est aussi le cas pour les génériques de début et de fin un peu trop agressifs.
Comme dans les séries de l’inspecteur Columbo et les aventures de l’écrivaine Mrs Fletcher (Arabesque) le spectateur est propulsé sur les lieux du crime. Les différents indices découverts durant l’enquête lui permettent de se faire sa propre opinion sur le meurtrier et d’imaginer le mobile du crime. À la fin d’un épisode, on a tout de suite envie de voir le suivant. Cette suite d’aventures exceptionnelles est donc à consommer sans modération.
Seule omission importante dans cette réalisation, l’absence remarquée du Professeur James Moriarty, l’ennemi juré de Sherlock Holmes. Par ce choix surprenant mais volontaire, le producteur a certainement voulu privilégier la diversité des assassins et ainsi laisser son empreinte personnelle à l’œuvre de Conan Doyle… «C’est élémentaire mon cher Watson !»
Ce coffret collector ne contient pas de bonus. On peut le visionner en version originale anglaise ou en français.
Contenu du coffret: (Liste des épisodes)
Disque 1: L’héritage de Perter Cunningham, Le sacrifice de Lady Beryl, la vengeance manquée, Meurtre au rodéo, le fantôme farceur (Belligerent ghost).
Disque 2: Le ballet de la mort, la légende de Winthrope, le cargo maudit, qui a tué Sally King?, la huitième victime.
Disque 3: La ligue des cheveux roux, les faux-monnayeurs, le billet de Sweepstake, L’aventure de l’interprète, le violon hanté.
Disque 4: La pierre de Greystone, la menace d’Amonotep, l’assassin aux chardons, Sherlock Holmes à disparu, la suffragette.
Disque 5: Incendies à Londres, la prophétie de la mort, le pudding de Noël, l’énigme du train de nuit, le belliqueux prétendant.
Disque 6: Le bébé mène l’enquête, la huitième marche, le pendu de Glasgow, l’imposteur, Sherlock Holmes à la Tour Eiffel.
Disque 7: La légende de la tour, Shakespeare aide Sherlock Holmes, on arrête Sherlock Holmes, Enquête à la cour, le portrait hanté.
Disque 8: Sherlock Holmes cambrioleur, le joueur, la dent de diamant, échec au mort.
Ronald Howard SHERLOCK HOLMES l’intégrale Saison de 1954
(Durée 39X30 Minutes / 8 DVD’s)
Réalisé par: Sheldon Reynolds & Steve Previn.
Avec: Ronald Howard (Sherlock Holmes), Howard Marion-Crawford (le docteur Watson), Archie Duncan (l’inspecteur Lestrade de Scotland Yard), Richard Larke (Le sergent Wilkins), Eugene Deckers (Harry Crocke), Colin Drake (Albert Snow) & Roland Bartrop (Carpenter)
Musique: Paul Durand et Françoise Javet
Décors: Raymond Druart
Société de Production: Guild Films & Motion Pictures for television release (TVMR).
Format: Noir et blanc – 35 mm – 1,37:1 – Mono