Adaptation du dernier tome de la saga littéraire Divergente, « Divergente 3 » offre la conclusion d’une saga qui ne sera pas tombée dans la suffisance en nous proposant ce qu’il y avait de plus mauvais en termes de dystopie pour adolescents.
Si seulement cette critique avait pu commencer comme ça… Malheureusement, il n’en est rien.
En effet, comme le veut la tradition, le dernier tome d’une saga littéraire adapté à l’écran est partagé en deux films. Ceci, évidemment, pour augmenter les recettes alors que cela va à l’encontre de l’histoire et encore plus à l’encontre du respect du spectateur. C’est donc sans surprise que nous assistons à un film qui fait absolument tout pour meubler et ce, malgré le fait qu’on découvre pas mal de choses sur le monde qui se trouve en dehors des barricades de Chicago.
Evelyn, la mère de Quatre, a pris le pouvoir et a décidé d’interdire à la population de sortir pour rencontrer ses créateurs. Nous retrouvons donc Tris et Quatre quelques mois après la fin de « Divergente 2 : L’Insurrection » (si on se base sur la nouvelle coupe de cheveux de Tris car pas grand-chose d’autre nous permet d’établir combien de temps s’est écoulé entre les deux opus). Tous deux établissent un plan d’action pour pouvoir sortir de ce Chicago post apocalyptique, découvrir le monde extérieur et peut être comprendre pourquoi cette ville a été créée et quel est le but de cette expérience grandeur nature.
A partir de ce moment, on peut dire adieu à la dystopie intelligente pour ados et bonjour à la science-fiction vue et revue.
Le très mauvais Robert Schwentke qui était déjà à la tête du très moyen deuxième opus, nous propose une réalisation qu’on pourrait qualifier de « Chapitre 1 – Paragraphe 1 » du manuel de l’apprenti réalisateur. Avec une succession d’effets ratés tels que les ralentis ou, pire encore, des effets qui vont maladroitement vous révéler des éléments de l’intrigue, Robert Schwentke confirme qu’il n’était pas la personne adéquate pour réaliser ces films, et que Neil Burger, réalisateur du premier opus, aurait mieux fait de rester aux commandes de cette franchise.
Il est aussi extrêmement dommage que l’écrivain Véronica Roth n’ait pas profité du monde absolument génial qu’elle nous avait dépeint dans le premier épisode. La grosse erreur est d’avoir fait sortir les personnages de cette ville qui représentait à elle seule notre propre monde. De plus, absolument tout ce qu’on découvre de ce monde extérieur manque cruellement d’originalité et dessert totalement les bases instaurées durant les deux premiers films ! Du coup, nous avons l’impression d’assister à une histoire qui n’a rien à voir avec la saga. On est plus proche d’un crossover avec « Le Labyrinthe », que d’une réelle suite.
Côté positif, on peut relever qu’un nouveau jeu à boire est maintenant disponible grâce à ce film. En effet, la ville dans laquelle Tris et ses camarades habitent n’est que très rarement (voire pas du tout) nommée dans les deux premiers opus. L’erreur est humaine et les scénaristes de ce 3ème volet ont voulu se rattraper. Nous vous invitons donc à boire un shot dès que le mot « Chicago » est prononcé à l’écran. Si vous tenez le coup après 20 minutes de film, alors vous avez un problème et vous feriez mieux de vous inscrire aux alcooliques anonymes pour soigner tout ça.
Au final, la saga « Divergente » semblait pouvoir offrir beaucoup plus que ce que montre, pour l’instant, ce 3ème opus car, rappelons-le, il y a encore un dernier film qui sortira en 2017. En se basant uniquement sur ce métrage, il est extrêmement dommage de voir que ses créateurs sont tombés dans le principe de l’expérience sociale menée, comme pour des rats de laboratoire, par des gens plus puissants que nous. De plus, on se serait bien passé du concept de l’élu et du symbole de la révolution, alors qu’on avait fait fi de cela dans les deux premiers films. N’aurait-il pas été plus intelligent de continuer sur cette voie plutôt que de tomber dans de la mauvaise science-fiction qui dessert un message vu et revu ? Réponse dans le 4ème opus, réalisé par l’illustre inconnu Lee Toland Krieger, qui sortira sur nos écrans en 2017.
Divergente 3 : Au-delà du mur
De Robert Schwentke
Avec Shailene Woodley, Theo James, Miles Teller, Zoë Kravitz et Naomi Watts
Elite Films
Sortie le 09/03