Les amateurs de cinéma auront reconnu en couverture, en haut la joyeuse bande des Tontons flingueurs, en bas celle des Barbouzes à laquelle le dessinateur à adjoint le nécessaire Jean Gabin. Vous avez compris qu’il s’agit d’un livre qui s’apparente au genre cadeau… (et ce d’autant plus qu’il est d’un prix modeste).
On aime ou on n’aime pas Audiard – on peut comprendre qu’il ne soit pas aimé mais il est difficile de lui dénier un talent certain – et il n’est pas évident de n’avoir jamais vu un film dans lequel il n’est pas intervenu comme dialoguiste, scénariste ou réalisateur… Le choix des 25 films que Géga « illustre » à sa façon est manifestement fait de manière subjective même si le dessinateur le pense « représentatif de l’œuvre d’Audiard »… Il n’empêche sur les 25 films choisis 21 ont eu au minimum un million de spectateurs (Quand passent les faisans) et au maximum 4,9 millions (Un taxi pour Tobrouk). Édifiant, non ? Étrangement – mais peut-être est-ce dû au talent de Géga – on constate que comme le dit l’auteur : « la caricature (qui) va si bien à son œuvre » (celle d’Audiard bien sûr). Les personnages d’Audiard sont des gueules ont des gueules et des voix qui portent les mots qu’il leur donne. Étrangement, encore, on imagine mal les formules (« façon puzzle », « touche pas au grisbi, salope ! ») prononcées par d’autres comédiens/diennes (Blier en Blanche pour ceux qui sont arrivés en retard !) et pourtant elles peuvent vivre seules, elles ont un rythme, des accents qui n’appartiennent qu’à elles. On les reconnaît : c’est du Audiard. Ici Géga a ajouté à la distribution et au synopsis des films un petit commentaire… qui peut surprendre. Comme peut surprendre aussi le fait que Mortelle randonnée que Géga qualifie comme « l’un des plus beaux et des plus littéraires scénarios » d’Audiard ait été un échec commercial… Comme si Audiard était condamné aux formules qui font rire…
Il vous reste à vous faire l’œil, à jouer à chercher, à reconnaitre les actrices et les acteurs caricaturés… à chercher une réplique par film, par exemple… et à garder en mémoire la formule suivante : « Je ne parle pas aux cons, ça les instruit. »
Audiard en 25 films cultes
Auteur : Géga
Editeur : Hugo
Collection : Image
[Noé Gaillard de Daily Books]