Un huis-clos d’anticipation efficace et intelligent.
« Ex_Machina », huis-clos d’anticipation, fut l’une des excellentes surprises cinématographiques de ce début d’année. D’abord parce que cet objet très maîtrisé, troublant et fascinant n’était finalement que le premier film d’un individu pourtant bien connu des services cinéphiles. Alex Garland semblait déjà faire partie de la famille au point qu’il paraissait facile d’oublier qu’il n’en était ici qu’à son coup d’essai en tant que réalisateur. Auteur du roman « La Plage », scénariste de « 28 Days Later » et « Sunshine », il a toujours su construire des univers utopiques dans lesquels l’Homme dévoilait volontiers des instincts violents qui s’avéraient au final nécessaires à sa survie. Pour son premier film, l’auteur change de thème et se renouvelle. Avec cette histoire d’un génie informatique engagé pour évaluer le degré d’humanité de la création plus vraie que nature d’un savant fou, l’auteur questionne les limites physiques et émotionnelles à établir entre un humain et un robot doté d’une intelligence artificielle. Le cinéaste opte pour une réponse plutôt pessimiste (ou avant-gardiste selon les sensibilités) et refuse tout romantisme malvenue. Il s’accroche à des rôles ambigus, à la beauté froide de ses décors, à quelques ruptures de ton surprenantes et étouffe finalement son propos dans un final spectaculaire mais en dessous des attentes qu’avaient suscitées le reste de son long-métrage. Un faux pas de débutant qu’on lui excuse volontiers mais qui l’empêchera de jouer, dès son premier essai, dans la cour des plus grands.
Ex Machina
D’Alex Garland
Avec Oscar Isaac, Alicia Vikander, Domhnall Gleeson
Universal