Un sombre coup d’état a eu lieu au sommet du festival chaux-de-fonnier ! En effet, Le Géant Vert en Short Rose a été gentiment poussé à passer le flambeau de la 16ème édition des Étranges Nuits du Cinéma à son acolyte, Le Petit Animal Masqué de Noir. En bon adepte de la real politik, Daily Movies s’adapte et s’incline devant la nouvelle direction !
– Comment as-tu accédé au plus haut niveau de l’appareil d’état ? Un bon vieux complot en bonne et due forme ?
– Au début, j’ai dû pomper Z, le responsable technique, afin qu’il me fasse entrer dans la Horde. Pendant deux ans, Hulk et Ababakar Octopuss m’ont torturé toutes les semaines. Il y a quelques mois, ils m’ont libéré on me disant « Vas au Temple, y a des trucs à faire… ».
– Une purge stalinienne dans l’organisation est-elle prévue ? Nous avons constaté que l’infâme Tadzul reste à la programmation : il a évidemment trahi en ta faveur, comme sa nature profonde l’y a poussé ?
– Aucune purge n’est prévue, le transit de l’équipe fonctionne très bien !! Depuis cette année nous complétons notre Horde avec de jeunes âmes, histoire d’assurer la relève. Pour la petite histoire, Tadzul a été le nouveau président de 2300 Plan 9 pendant 30 secondes. Mais il a rapidement remarqué que de commander les chiottes chimiques ne faisait pas partie de ses compétences. C’est ainsi qu’il m’a transmis la présidence.
– Qu’est-ce que le nouveau Conducator va changer ou conserver dans l’organisation de ces étranges nuits ?
– Pour cette première expérience, le but n’est pas de réinventer la roue. Par la suite, c’est à la Horde de 2300 Plan 9 de décider s’il y aura des changements, certainement lors d’une réunion secrète sous la terre du Temple-Allemand.
– Avec quelles merveilles cinéphiliques comptes-tu instruire les masses laborieuses du public ?
– Cette année nous allons, entre autres, commencer par du sport avec « Goal Of The Dead », ensuite partir dans l’étude des animaux avec « Sharknado 2 ». Pour finir en beauté, nous donnerons un cours de médecine avec « Ebola Syndrome » [ndlr : un classique hongkongais dont nous avions parlé dans la rubrique « Il faut l’avoir vu » du Daily Movies n° 5]. Ça, si ce n’est pas de la Culture ?!
– Quels potentats étrangers as-tu invité pour présider au Jury de la légendaire compète Court mais Thrash ?
– Nous avons le plaisir d’accueillir Michael Abbate, l’un des réalisateurs du film « Phantasmagoria », projeté le samedi aux Etranges Nuits du Cinéma. Nous avons aussi Professeur Thibaut et Franck Lubet organisateurs du festival Extrême Cinéma à Toulouse qui offrent cette année la carte blanche en 35mm au festival. Nous avons également Gilles Esposito, journaliste indépendant pour Mad Movies et pour La Lettre du Cinéma. Il fallait bien sûr une présence féminine afin d’amener une touche de glamour, ce sera la Baronne Valentine de Luxe venant tout droit de Belgique avec son univers des plus déroutant.
– Une conférence aura lieu, qui la tiendra et quel en sera l’objet ? On espère que le réalisme socialiste sera de la partie !
– Cette année, pour les plus intellectuels d’entre nous, la Horde a craqué pour une conférence vraiment originale, celle de Mme Valentine Deluxe. Elle a pour titre : « De Sapho à Dracula : grandeur et Décadence des vampires Lesbiennes au Cinéma ». Vous qui parliez de réalisme socialiste ! Valentine Deluxe est titulaire d’un diplôme en vampiro-lesbologie et spécialiste des films de série Z. Elle nous présentera, pour les Etranges Nuits du Cinéma, les nombreux films traitant de ce mythe, des plus grands chefs-d’œuvre de la Hammer aux plus grands Nanars du 20ème siècle.
– Et il y aura aussi un fameux ciné-concert pour faire entrer un peu de douceur dans l’âme brutale du lumpenprolétariat ?
– Douceur, vous avez-dit douceur ? Le film sera « Tetsuo: The Iron Man » (de Shinya Tsukamoto, Japon, 1989) avec The Fawn pour la sonorisation. Là, on est plus dans le chocolat à la liqueur qui tire à 80 degrés !
« Tetsuo » (premier volet d’une trilogie culte chez les amateurs de cinéma autre) raconte l’histoire d’un homme qui se transforme peu à peu en une créature gangrénée par tous les détritus métalliques de la vie urbaine. Réalisé avec trois francs six sous par un réalisateur assidu, qui a dû prospecter durant deux ans dans une kyrielle de décharges tokyoïtes pour trouver le matériel nécessaire à la conception de son film, « Tetsuo » est une œuvre phare de la culture japonaise underground de la fin des années 80.
« The Fawn » est un projet musical collectif initié et mené par Nathan Bauman, multi-facette, mais avec un sens toujours orienté vers la recherche et l’expérimentation. The Fawn sont 1, 3, 5, 8, 10 bref une quasi suite de Fibonaci ou une vraie partouze musicale pour les plus grivois d’entre nous ! Si l’Arc jurassien les relient principalement, les musiciens viennent d’horizons musicaux très différents, voir divergents mais ont tous une patte sonore très marquée. A eux tous, ils ont en commun quelques 8 albums qui font leur petit effet dans le paysage sonore de notre Helvétie adorée et même de contrées plus lointaines.
Le défi que The Fawn s’apprête à relever pour les Etranges Nuits du Cinéma est donc de substituer aux images, par leurs propres compositions, les sons originaux de la fin des années 80 de ce film culte, rien que ça !
– Un dernier mot pour éclairer le bas peuple ?
– Buvez, éliminez !!!
2300 Plan 9
Les étranges nuits du cinéma !
La Chaux De Fonds
Du 30/03 au 05/04