Une relation fusionnelle malgré elle, une responsabilité qui va contre toutes prévisions et une victoire sur les préjugés. Voici quelques thèmes traités dans ce film touchant de clarté.
Mona vit avec son fils depuis plus de 25 ans. Joel est un grand enfant qui vit avec un retard mental léger, mais trop lourd pour l’adaptation demandée par la société. Cette vie que personne n’envisageait, s’impose chaque jour un peu plus jusqu’à créer un paradoxe entre la mère et son fils : la nécessité de l’aide et le besoin de liberté. Ainsi Mona découvre la liaison amoureuse de son fils avec une de ses collègues de l’atelier protégé où il travaille, elle-même en situation de handicap. Le hic, c’est que la jeune femme est enceinte de son amoureux. Comment gérer cette nouvelle épreuve ? Et l’avenir dans tout ça ?
Comme avec son rôle dans le film de Franck Dubosc Un Ours dans le Jura, Laure Calamy montre une nouvelle fois l’étendue de son talent dans un film qui n’est pas une comédie franchouillarde. Elle se révèle dans un personnage dramatique au bord de la crise de nerf. Mona est le portrait de tous les parents dont les vies sont similaires. Avec l’illustration fantasmé de ce qu’ils aimeraient extériorisés parfois. Les familles et les proches aidants des personnes en situation de handicap, parfois handicapés eux-mêmes, voient leurs désirs et tout simplement leur vie mis entre parenthèses face à l’obligation de soin. Il est alors difficile de concilier ses propres envies et besoins dans cette bataille quotidienne pour ne pas crouler sous le poids des sentiments. Entre oubli de soi, compassion, injustice, culpabilité ou encore dépression, pour ne citer que ceux-là, les états émotionnels se heurtent sans cesse à la raison.
Dans ce film, la dimension de la nature pour la nature, sans considération humaine, est jetée sans ménagement. Oui, la vie ne regarde pas à la peine ni au bonheur lorsqu’il s’agit d’éclore. La situation particulière choisie cache un espoir honteux des familles à ne pas être vécu. Principalement pour ne pas alourdir une tâche déjà suffisamment grande. Un enfant de personne avec un handicap présage souvent des difficultés pour les grands-parents et la fratrie, mais engendre également une peur pour l’épanouissement de l’enfant à naitre. Certes, des professionnels et des structures existent, même si elles sont encore insuffisantes ou répondent aux besoins selon le cas. L’aide apportée s’arrête à la fin de la journée de travail, pendant les vacances et autres congés, laissant les familles avec une charge pendant leur soi-disant moment de repos. Comme je l’ai déjà écrit, il nous faut plus de films sur les différentes facettes des handicaps afin de grandir ensemble.
MON INSEPARABLE – Le Poids d’une Vie
Réal. : Anne-Sophie Bailly
Acteurs : Laure Calamy/Charles Peccia-Galletto/Julie Froger/Geert Van Rampelberg/Rébecca Finet/Aïssatou Diallo Sagna
Distrib. : Les Films du Losange
